Matthew Pillsbury

Lauréat ex aequo du prix de la Fondation HSBC pour la photographie en 2007,
l’Américain Matthew Pillsbury présente ses images en noir et blanc,
photographiées à la seule lueur d’un écran, ainsi que ses photos fantomatiques
de muséums d’histoire naturelle.

En 1846, un petit fonctionnaire de Hunan, Zhou Shouchang,
séjournant quelques semaines à Canton, note dans son journal avoir assisté
à une scène très curieuse. Il a vu, sur une terrasse de la ville, un étranger placer
devant quelqu’un un miroir enduit d’un “remède” capable de capturer le souffle vital.“
Au bout d’un moment, écrit-il, on voit apparaitre sur le miroir les yeux, les sourcils
puis les habits en un portrait plus ressemblant que n’importe quel portrait.
Et si le miroir n’est pas cassé, ajoute-t-il, l’image peut se conserver indéfiniment !
(extrait de la préface du livre: Time Frame de Matthew Pillsbury)

160 ans plus tard, on retrouve avec Matthew Pillsbury le même sentiment de merveilleux.
Alors que la photographie est devenue d’une affligeante banalité,
on retrouve en regardant les images de Matthew Pilssbury la même émotion
que celle qui étreignit les spectateurs chinois devant les photographies de Jules Itier,
cet obscur employé des douanes à Canton, daguerréotypie amateur,
qui impressionna tant Zhou Shouchang.


Matthew Pilssbury explique le processus technique qui détermine l’esthétique de son travail :
L’activité humaine devient évanescente alors que la présence des objets est captée,
grâce à l’utilisation d’une chambre 8 x 10 pouces, dans ses moindres détails.
Chacune de mes images est une réflexion ouverte sur nos relations complexes et changeantes
entre la fabrication des images, l’art, la culture et nous-mêmes.

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